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Le rapport de durabilité : comment est-il rédigé par le commissaire aux comptes ?

Le rapport de durabilité : comment est-il rédigé par le commissaire aux comptes ?

Introduction

Avec l’essor des préoccupations liées à la durabilité, les entreprises sont de plus en plus appelées à rendre des comptes non seulement sur leurs performances économiques, mais aussi sur leurs impacts sociaux, environnementaux et de gouvernance (ESG). Le rapport de durabilité est devenu un outil clé pour garantir la transparence des entreprises sur ces questions. En Europe, des réglementations comme la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) obligent les entreprises à publier des rapports sur leur performance durable, et ces rapports doivent être vérifiés par un commissaire aux comptes (CAC).

Dans cet article, nous allons explorer en détail la manière dont le commissaire aux comptes intervient dans la rédaction et la vérification d’un rapport de durabilité. Nous présenterons les étapes clés de son élaboration, les méthodologies suivies, et l’importance de cette mission pour assurer la transparence et la crédibilité des informations divulguées.


1. Qu’est-ce qu’un rapport de durabilité ?

1.1. Définition

Le rapport de durabilité est un document qui présente de manière transparente les informations relatives aux performances économiques, sociales et environnementales d’une entreprise. Il inclut des indicateurs clés tels que les émissions de CO2, l’utilisation des ressources naturelles, l’équité sociale et la gouvernance d’entreprise.

Le commissaire aux comptes a un rôle fondamental dans la vérification de ce rapport afin de garantir que les informations divulguées sont fiables, vérifiables et conformes aux normes en vigueur.

1.2. Objectifs du rapport de durabilité

L’objectif principal du rapport de durabilité est d’assurer une transparence totale sur l’impact non financier de l’entreprise, en s’appuyant sur des critères ESG. Ce rapport vise à répondre aux attentes des investisseurs, des régulateurs, des clients et des employés.

Exemple :

Une entreprise agroalimentaire comme Danone publie régulièrement des rapports de durabilité détaillant ses efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer le bien-être de ses employés. Ce rapport est ensuite vérifié par un commissaire aux comptes pour en garantir l’exactitude.


2. Le rôle du commissaire aux comptes dans la rédaction du rapport de durabilité

2.1. Vérification de la conformité réglementaire

Le commissaire aux comptes intervient pour vérifier que le rapport de durabilité respecte les obligations légales et réglementaires, notamment celles imposées par la directive CSRD. Il s’assure que les entreprises fournissent toutes les informations requises sur leurs performances ESG.

Exemple :

Pour une entreprise cotée en bourse, le commissaire aux comptes vérifiera que les données sur les émissions de gaz à effet de serre, les objectifs de réduction de la consommation d’énergie et les actions sociales sont correctement présentées.

2.2. Analyse de la fiabilité des données

La mission du commissaire aux comptes ne se limite pas à vérifier que les données sont présentes dans le rapport. Il doit également s’assurer que ces informations sont fiables. Cela implique de mener des audits sur les processus de collecte de données et sur la manière dont les résultats ont été calculés.

Exemple :

Dans une entreprise manufacturière, le commissaire aux comptes pourrait vérifier que les informations sur la gestion des déchets sont basées sur des indicateurs réels et fiables, comme les volumes de recyclage mesurés au cours de l’année.

2.3. Evaluation des risques

Le commissaire aux comptes joue un rôle important dans l’évaluation des risques liés aux déclarations ESG. Il examine les potentielles incohérences ou exagérations dans les données publiées. Son objectif est d’évaluer si les pratiques de durabilité de l’entreprise sont en phase avec les engagements annoncés.

2.4. Établir une opinion indépendante

Une fois la vérification effectuée, le commissaire aux comptes émet une opinion indépendante sur la validité et la conformité du rapport de durabilité. Cette opinion est incluse dans le rapport publié par l’entreprise, renforçant la crédibilité des informations fournies.


3. Les étapes clés pour rédiger un rapport de durabilité vérifié

3.1. Identification des parties prenantes et analyse de la matérialité

Avant de rédiger le rapport de durabilité, il est important d’identifier les parties prenantes (clients, employés, investisseurs, ONG, etc.) et de comprendre leurs attentes en matière de durabilité. Le rapport doit être conçu pour répondre à ces attentes et pour refléter les priorités de l’entreprise.

Exemple :

Un constructeur automobile pourrait inclure des données spécifiques sur la réduction des émissions de CO2 dans ses véhicules, car cela est important pour les régulateurs et les consommateurs soucieux de l’environnement.

3.2. Collecte des données ESG

La collecte des données constitue l’une des étapes les plus complexes. Les entreprises doivent rassembler des informations quantitatives et qualitatives provenant de différents départements (ressources humaines, environnement, finance, etc.). Ces données doivent être auditables et traçables, afin de faciliter le travail du commissaire aux comptes.

3.3. Structuration du rapport

Un rapport de durabilité doit être bien structuré pour faciliter la lecture et la compréhension. Il inclut généralement les sections suivantes :

  1. Introduction : Présentation de l’entreprise et de ses engagements en matière de développement durable.
  2. Parties prenantes et analyse de la matérialité : Identification des priorités en matière de durabilité.
  3. Performance environnementale : Réduction des émissions, gestion des ressources naturelles.
  4. Performance sociale : Politiques de diversité, bien-être des employés.
  5. Performance économique : Impacts économiques, contributions fiscales, investissements responsables.
  6. Objectifs futurs : Projets pour améliorer la durabilité de l’entreprise.

4. Exemples concrets de rapports de durabilité vérifiés

4.1. Le cas de Schneider Electric

Schneider Electric est l’un des leaders mondiaux en matière d’efficacité énergétique et de durabilité. Son rapport de durabilité présente de manière transparente les actions mises en place pour réduire son empreinte carbone. Le rapport a été vérifié par un commissaire aux comptes, qui a validé les informations sur la réduction des émissions de CO2 et la transition vers des énergies renouvelables.

4.2. Danone et la nutrition durable

Danone est un autre exemple d’entreprise qui publie des rapports de durabilité rigoureusement vérifiés. L’entreprise met l’accent sur ses efforts pour promouvoir une alimentation saine tout en réduisant son impact environnemental. Le rapport, audité par un commissaire aux comptes, inclut des informations précises sur l’utilisation des ressources en eau et sur la réduction des déchets.


5. Synthèse et conclusion

5.1. Synthèse des points clés

Le commissaire aux comptes joue un rôle essentiel dans la vérification des rapports de durabilité. Son intervention permet d’assurer que les données publiées sont fiables, conformes aux exigences réglementaires et transparentes pour les parties prenantes. Voici les principales étapes pour rédiger et vérifier un rapport de durabilité :

  1. Choisir un cadre de reporting tel que GRI ou ISO 26000.
  2. Collecter des données auditables sur les performances ESG de l’entreprise.
  3. Structurer le rapport pour inclure des sections claires sur les performances environnementales, sociales et économiques.
  4. Vérification et audit externe pour garantir la transparence et la crédibilité des informations.

5.2. Conclusion

Le rapport de durabilité n’est pas seulement un outil de communication, mais un élément clé pour renforcer la confiance des investisseurs et répondre aux exigences des régulateurs. Le rôle du commissaire aux comptes est essentiel pour garantir que les entreprises publient des informations précises et transparentes. Les entreprises qui intègrent des pratiques de durabilité robustes et qui publient des rapports vérifiés par des tiers s’ouvrent à de nouvelles opportunités et réduisent les risques liés à leur impact social et environnemental.

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