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Fiscalité des SARL : tout ce qu’il faut savoir

Fiscalité des SARL : tout ce qu’il faut savoir

La Société à Responsabilité Limitée (SARL) est l’une des formes juridiques les plus répandues en France pour les petites et moyennes entreprises (PME). Cette popularité s’explique par sa flexibilité, sa structure de gestion simple, et surtout, par ses particularités fiscales. La fiscalité des SARL peut varier en fonction de plusieurs facteurs : le statut de la société (SARL de famille, SARL classique, etc.), le choix du régime fiscal (impôt sur les sociétés ou impôt sur le revenu), et la nature de l’activité. Dans cet article, nous explorerons en détail les différents régimes fiscaux applicables aux SARL, les obligations fiscales, la fiscalité des associés et des gérants, et les stratégies d’optimisation fiscale.

  1. Régimes fiscaux de la SARL

1.1. Impôt sur les Sociétés (IS) : le régime par défaut

Par défaut, les SARL sont soumises à l’impôt sur les sociétés (IS). Ce régime fiscal impose les bénéfices de la société à un taux fixe, indépendamment de la situation fiscale des associés.

Caractéristiques de l’IS

  • Imposition des bénéfices au niveau de la société : La SARL paie l’impôt sur ses bénéfices, sans prise en compte des revenus des associés.
  • Taux de l’IS en 2024 :
    • Taux réduit de 15 % pour les bénéfices jusqu’à 42 500 €, applicable aux PME dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions d’euros et dont le capital est détenu à 75 % par des personnes physiques.
    • Taux normal de 25 % pour les bénéfices au-delà de 42 500 €.

Exemple de calcul de l’IS :

Une SARL réalise un bénéfice imposable de 120 000 € en 2024. Le calcul de l’IS est le suivant :

  • 42 500 € x 15 % = 6 375 €
  • (120 000 € – 42 500 €) x 25 % = 19 375 €
  • Total IS = 6 375 € + 19 375 € = 25 750 €

1.2. Option pour l’Impôt sur le Revenu (IR)

Certaines SARL, notamment les SARL de famille, peuvent opter pour l’impôt sur le revenu (IR). Dans ce cas, les bénéfices de la société sont imposés directement au niveau des associés, selon leur quote-part dans le capital de la société.

Conditions d’option pour l’IR

Pour opter pour l’IR, la SARL doit remplir les conditions suivantes :

  • Être une SARL de famille (tous les associés sont membres d’une même famille).
  • Ou être une SARL classique remplissant des critères spécifiques (moins de 50 salariés, chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros, créée depuis moins de cinq ans).
  • L’option doit être exercée dans les trois premiers mois de l’exercice comptable et est valable pour cinq exercices comptables maximum.

Exemple d’option pour l’IR :

Une SARL de famille réalise un bénéfice de 100 000 € en 2024. Les associés détiennent respectivement 60 % et 40 % des parts. Les bénéfices seront imposés à hauteur de 60 000 € pour le premier associé et 40 000 € pour le second, selon leur barème progressif de l’IR.

1.3. Comparaison entre les régimes IS et IR

CritèresImpôt sur les Sociétés (IS)Impôt sur le Revenu (IR)
ImpositionAu niveau de la sociétéAu niveau des associés
Taux d’imposition15 % ou 25 %Barème progressif de l’IR
Déduction des chargesCharges d’exploitation, frais générauxDépenses réelles (charges foncières, intérêts)
Transmission des pertesPas de transmission aux associésTransmission sur le revenu global des associés
Durée de l’optionN/AMaximum de 5 exercices
  1. Fiscalité des gérants de SARL

2.1. Statut du gérant : majoritaire ou minoritaire

La fiscalité des gérants de SARL dépend de leur statut au sein de la société : gérant majoritaire ou minoritaire.

Gérant majoritaire

Un gérant est considéré comme majoritaire s’il détient, seul ou avec son conjoint et ses enfants mineurs, plus de 50 % des parts sociales de la SARL.

  • Régime social des TNS (Travailleurs Non-Salariés) : Le gérant majoritaire est affilié au régime des TNS, ce qui signifie qu’il paie des cotisations sociales sur sa rémunération, mais à un taux inférieur à celui du régime général.
  • Imposition des revenus : Les revenus du gérant majoritaire sont imposés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou non commerciaux (BNC).

Exemple de cotisations sociales pour un gérant majoritaire :

Un gérant majoritaire perçoit une rémunération annuelle de 40 000 €. Les cotisations sociales s’élèvent à environ 45 % de sa rémunération, soit 18 000 €.

Gérant minoritaire ou égalitaire

Un gérant est considéré comme minoritaire ou égalitaire s’il détient, seul ou avec ses proches, 50 % ou moins des parts sociales.

  • Régime social des assimilés salariés : Le gérant minoritaire est affilié au régime général de la sécurité sociale, mais ne cotise pas à l’assurance chômage.
  • Imposition des revenus : Les revenus sont imposés dans la catégorie des traitements et salaires.

Exemple de cotisations sociales pour un gérant minoritaire :

Un gérant minoritaire perçoit une rémunération annuelle de 40 000 €. Les cotisations sociales s’élèvent à environ 70 % du salaire brut, soit 28 000 €.

2.2. Déductions fiscales pour les gérants

Les rémunérations des gérants sont déductibles du résultat imposable de la SARL à condition qu’elles soient raisonnables et justifiées par l’activité de la société. Les avantages en nature (voiture de fonction, logement de fonction, etc.) sont également déductibles.

  1. Fiscalité des associés de SARL

3.1. Fiscalité des dividendes

Les dividendes versés par une SARL sont imposés entre les mains des associés. Les dividendes sont soumis soit au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux), soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu avec un abattement de 40 %.

Choix du régime d’imposition

Les associés peuvent choisir entre :

  • Le PFU (flat tax) de 30 % : Ce taux s’applique de manière automatique et simplifie la gestion fiscale.
  • Le barème progressif de l’IR : L’abattement de 40 % sur les dividendes bruts permet de réduire l’assiette taxable pour les contribuables ayant un taux marginal d’imposition inférieur à 30 %.

Exemple de fiscalité des dividendes :

Une SARL verse 10 000 € de dividendes à un associé. Sous le PFU, l’impôt total est de 3 000 € (30 % de 10 000 €). En optant pour le barème progressif, l’associé est imposé sur 6 000 € après abattement.

3.2. Imposition des plus-values de cession de parts sociales

En cas de cession de parts sociales, les plus-values réalisées par les associés sont imposées :

  • Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 % : Taux d’imposition fixe.
  • Option pour le barème progressif : Après un abattement pour durée de détention (50 % après deux ans, 65 % après huit ans).

Exemple de plus-value sur cession de parts :

Un associé vend ses parts pour 50 000 € après les avoir acquises pour 30 000 €. La plus-value est de 20 000 €. Sous le PFU, il paiera 6 000 € d’impôt (30 % de 20 000 €).

  1. Obligations déclaratives et comptables des SARL

4.1. Déclaration et paiement de l’impôt sur les sociétés (IS)

Les SARL soumises à l’IS doivent remplir une déclaration de résultats (formulaire n°2065) chaque année, dans les trois mois suivant la clôture de l’exercice comptable ou le 2ème jour ouvré suivant le 1er mai pour les exercices clôturés au 31 décembre. Le paiement de l’IS se fait par acomptes trimestriels et un solde à verser à la clôture de l’exercice.

4.2. Déclaration et paiement de l’impôt sur le revenu (IR)

Les SARL ayant opté pour l’IR doivent déclarer les revenus perçus par les associés (quote-part des bénéfices) dans la catégorie des BIC ou des BNC. Les associés doivent intégrer ces revenus dans leur déclaration personnelle (formulaire n°2042).

4.3. Tenue de la comptabilité

La SARL doit tenir une comptabilité complète, avec un bilan, un compte de résultat, et une annexe. Elle doit également tenir des registres d’assemblées générales et de mouvements de parts sociales.

  1. Optimisation fiscale des SARL

5.1. Choisir le bon régime fiscal

Le choix entre l’IS et l’IR doit être fait en fonction de plusieurs critères :

  • Nature de l’activité : Pour des activités immobilières, l’IR peut être plus avantageux pour déduire les déficits fonciers.
  • Objectifs de croissance : Si l’entreprise prévoit de réinvestir ses bénéfices, l’IS peut être plus avantageux grâce à la déduction des amortissements.
  • Situation des associés : Si les associés ont des revenus personnels faibles, l’option pour l’IR peut permettre de réduire leur charge fiscale globale.

5.2. Utilisation des amortissements

Les SARL soumises à l’IS peuvent amortir leurs actifs immobilisés, ce qui réduit le résultat imposable. Cela est particulièrement utile pour les SARL détenant des biens immobiliers ou du matériel coûteux.

Exemple d’amortissement :

Une SARL achète un matériel de production pour 100 000 € et décide de l’amortir sur 10 ans. L’amortissement annuel de 10 000 € réduit d’autant le bénéfice imposable.

5.3. Déduction des charges

Toutes les charges nécessaires à l’activité de la SARL sont déductibles du résultat imposable : salaires, loyers, frais de déplacement, fournitures, etc.

5.4. Optimisation de la rémunération du gérant

Il peut être fiscalement intéressant de combiner rémunération et dividendes pour les gérants afin de minimiser les charges sociales tout en optimisant l’impôt sur le revenu.

  1. Synthèse et conclusion

6.1. Synthèse des points clés

La fiscalité des SARL en 2024 offre plusieurs options et opportunités d’optimisation :

  • Régime de l’IS : Imposition des bénéfices au niveau de la société, taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 €.
  • Option pour l’IR : Imposition au niveau des associés, possible pour les SARL de famille ou sous certaines conditions.
  • Fiscalité des gérants : Statut TNS pour les gérants majoritaires, assimilés salariés pour les gérants minoritaires.
  • Stratégies d’optimisation : Utilisation des amortissements, déduction des charges, choix de la rémunération du gérant.

6.2. Conclusion générale

Comprendre la fiscalité de la SARL est essentiel pour maximiser ses profits et minimiser sa charge fiscale. En tant qu’expert-comptable, il est crucial de conseiller les dirigeants de SARL sur le choix du régime fiscal, l’optimisation des charges, et la meilleure répartition des bénéfices entre rémunération et dividendes. Une bonne gestion fiscale permet à la SARL de croître de manière pérenne tout en respectant ses obligations légales et fiscales.

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